Insécurité sociale | Associations libres

Insécurité sociale | Associations libres

monde moderneL’idéologie sociale dominante aujourd’hui est le Progrès.

Le plaisir se trouve à l’extérieur, le bonheur à l’intérieur. Les Don Juan (pratiquant le don juanisme) passent à côté de l’amour vrai, ainsi du bonheur, une joie qui dure et non un plaisir éphémère qui laisse vite insatisfait. Constamment en quête, ils sont comme drogués. Toujours à devoir séduire plus, pour obtenir la même « dose » de sentiments d’exaltation et d’illusions amoureuses. Leurs beaux discours sont issu du piège dans lequel ils sont eux-mêmes prisonniers. Don Juan court après l’amour, après lui-même, car il se fuit et se cherche à la fois. Enfermé dans un paradoxe pernicieux, il souffre. Cette joie à chaque histoire naissante, due à l’effet nouveauté de cette apparente pureté est une construction imaginaire dans laquelle il s’est coincé.

L’argent fait-il le bonheur ?
Il crée des emmerdes quand on n’en a pas, et aussi quand on en a…
Aujourd’hui, la classe moyenne est élargie. Pourtant, même les classes anciennement dites « aisés » tel que les intellectuels, chercheurs, ingénieurs, se sentent en crise, démunis et « sans argent ». Objectivement, ils n’ont pas l’air en difficulté financière. Pourtant, la diversité que nous avons créée, la course effrénée à la consommation dans laquelle nous nous sommes lancées, afin de « produire plus pour gagner plus », nous as piégés. On s’est retrouvé dépassé par notre propre jeu. Ce jeu social insidieux et absurde qu’est le « mieux que ». Tous cherchent à dire, regarde « je suis mieux que » « je fais mieux que » « j’ai mieux que ». Le « mieux que » est une prison. Une réalité voilée mais dont nous avons conscience, par l’enseignement, l’éducation, mais surtout par notre souffrance et notre réalité d’existence. Vivre aujourd’hui, c’est être par rapport à une quantité. On est défini par un chiffre. Un chiffre essentiellement virtuel, superficiel, simplement inscrit sur des écrans. Ces écrans que l’on invente à l’infini, qui tuent nos capacités visuelles, nous obligeant à porter des corrections. Ces technologies qui nous asservissent tant on ne peut sans passer. On se rend dépendant d’objet matériel. Pourquoi ce côté nécessité d’objet transitionnel, multiplié de plus en plus, à tel point que ça perd tout sens ?  C’est bien la preuve que l’Homme est angoissé. Angoissé d’être dépassé par ces propres inventions, sa propre conscience d’exister. Angoissé d’être et surtout de se savoir mourir un jour. Quitter un monde qui à l’air passionnant car de plus en plus riches d’objets en tout genre, de possibilités diverses, le « game » de la vie à l’air fun, l’abandonner (suicide) c’est perdre. Mourir c’est ne plus pouvoir en profiter. Tous en concurrences, un parmi d’autres, on finit par se sentir oppresser. Tous ces humains, de plus en plus nombreux semblent dire qu’on est loin de la fin de l’espèce. Qu’on est prospère puisqu’on se perpétue. La croyance dépasserait-elle l’illusion ? La réalité serait-elle si puissante qu’associé à notre imagination, elle provoquerait une illusion d’optique la plus illusoire qui soit ? L’ego de l’homme le pousse-t-il à s’aveugler ? Ce besoin de toute-puissance masque-t-il des pulsions de mort ?
L’adulte d’aujourd’hui est un enfant ignorant. Plus il tente de se construire, plus il se déconstruit. En tentant de « faire » le monde, il se fabrique Son monde, et vit dans une bulle d’illusions. Son égo se manifeste, fort et vindicatif lorsqu’il fabrique. Il fabrique car il se prend pour Dieu. Il s’invente un être supérieur et fait tout pour lui ressembler. Il tente de croire parfois, qu’il est presque lui ou qu’il l’est(Dieu). Folie d’un seul homme ou Folie sociale ? La folie existe-t-elle réellement ? N’est-ce pas la manifestation, le signe, le porte-parole de cette société qui déraisonne ? Ou au contraire qui raisonne trop au point de se tuer elle-même en se privant d’affect ? L’affectivité est une intelligence, car nos émotions, nos sentiments sont notre humanité. On se sent en relation avec d’autres physiquement, on se sent être, on se reconnaît, on s’identifie.
La folie est une étiquette. Une construction sociale. La norme n’existe pas puisque le principe d’un être humain et d’être unique et singulier, irremplaçable. Est traité de fou celui qui menace l’état politique établi, l’ordre social. Celui qui est susceptible de faire bouger les choses ou de révéler au grand jour en étant la preuve de cette déconstruction mondiale opérant chaque jour invisiblement.

L’emploi, ce mot est aujourd’hui synonyme d’insécurité. En trouvera-t-on ? Le gardera-t-on ? Jusqu’à quel âge travaillera-t-on ?
Nous avons le sentiment d’être pris au piège, gagner par la peur. L’estime de soi brisée, par cette menace constante d’être sans emploi, sans revenu. Sans finances dans une société, dans un monde où sans argent, sans chiffre, nous ne sommes plus rien. Respirant mais comme mort. Présent mais tenu absent.

Ce monde avance, il avance vite, trop vite. « Trop » par rapport à nos capacités. À trop vouloir se surpasser, repousser les limites, on s’enfonce dans le néant. Toutes ces molécules inventées par l’humain, chamboulant l’éco-système, nous détruisant. On se mène à notre propre mort, celle de l’espèce humaine. On se dit « oh non, il nous reste un bon siècle à vivre, au moins », mais quand on passe d’une invention telle qu’un téléphone fixe à portable en quelques décennies, puis d’un ordinateur portable à une tablette en moins d’une décennie, de baladeur Cd à MP3 en deux ans, de nouveaux smartphones en quelques mois, combien de temps pensez-vous qu’il nous reste ?

Toutefois, mon pessimisme est gagné par l’espoir quand j’entends parler de grands esprits, des milliers d’idées ingénieuses, belles théoriquement, prétendant être solutions à de nombreux problèmes. Il nous reste plus que l’optimisme comme voie du vivre, et l’égoïsme pour profiter du temps qu’on a à être.